Oh, oui ! (No)
Les petits matins blafards de l'ère Pinochet. Après Tony Manero et Santiago, post mortem, No vient conclure de façon magistrale une trilogie historique passionnante. C'est de loin le plus abouti des films de Pablo Larrain, le plus malin, le plus ludique et le plus coloré aussi, à l'image de la campagne publicitaire du No qui contribua grandement à la défaite du dictateur lors du référendum de 1988 qui s'annonçait pourtant comme un plébiscite. Son héros, René Saavedra, synthèse de deux personnages ayant réellement existé, va prendre littéralement à contre-pied les partisans du oui en utilisant les mêmes méthodes utilisées pour vendre des marques de boisson. Fraîcheur de vivre et espoir en des lendemains qui chantent sans occulter le lourd passif des années Pinochet. Tourné avec des caméras des années 80, riche en images d'archives et publicités de l'époque, No est un film clair, brillant et plein d'humour qui évite tout didactisme. Gael Garcia Bernal en est l'interprète idéal. Il joue son personnage, étonnamment introverti et pourtant charismatique avec une sérénité et une évidence tranquilles. Il est fortement conseillé de dire oui à No !
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