Le sexe est une marchandise (Paradis : Amour)
Sur le thème du tourisme sexuel, en version féminine, Paradis : Amour se situe aux antipodes de Vers le sud de Laurent Cantet qui a plutôt laissé un bon souvenir dans les mémoires. Mais comment attendre autre chose d'Ulrich Seidl qui a déjà fait ses preuves dans la crudité et la provocation, avec bonheur parfois, si l'on aime les secousses ? Le cinéaste autrichien nous transporte donc au Kenya pour partager les vacances de dames d'un certain âge, bien en chair (euphémisme) et désireuses de se donner des sensations avec les étalons locaux. C'est le principe de l'offre et de la demande, d'un échange mercantile que le film décrit avec un réalisme ébouriffant, une cruauté frontale à peine atténuée de quelques grammes de tendresse. Chair flasque européenne contre vitalité africaine, le choc est brutal. Si Seidl réussit assez bien le portrait psychologique de son héroïne, il passe allégrement la ligne jaune dans la deuxième partie de Paradis : Amour, notamment dans une scène d'une complaisance détestable qu'on ne peut qualifier autrement que de pornographique. Le cinéaste autrichien cherche le malaise et il l'obtient. Au crédit du film, cependant, l'interprétation époustouflante de son actrice principale, Margarete Tiesel, au physique digne de Botero, qui se donne corps et âme à son rôle.
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