Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Miroir aux alouettes du Caucase (Keep smiling)

Rusudan Chkonia n'est pas la première cinéaste géorgienne à émerger. Nana Dzhordzhadze, caméra d'or à Cannnes en 1987, l'a précédé avec des films gorgés de fantaisie et de burlesque (Les mille et une recettes du cuisinier amoureux). Keep smiling, en dépit de son titre et de son accroche idiote (The Full Monty en talons aiguille !) ne se situe pas dans le même registre. Tableau implacable de la condition féminine dans le Caucase, à l'heure du capitalisme et de la télé réalité, le film évolue progressivement de la comédie sociale à la pure tragédie. Rusudan Chkonia n'est pas tendre avec l'exploitation médiatique du malheur (les réfugiés des guerres après l'indépendance) et montre sans ménagement les humiliations que subissent les femmes dans une émission de télévision -miroir aux alouettes- qui leur promet la lune (un appartement et 25 000 dollars) en devenant la "Mère géorgienne 2010" après une compétition dégradante et stupide, un "strip tease de l'âme" comme le dit avec élégance l'un des organisateurs du concours. Le film est fruste et manque de moyens -il a été difficile à financer-, son scénario est parfois hésitant et dispersé, mais sa dernière demi-heure, dans une montée dramatique terrible, balaie toutes les réserves. Le passé de documentariste de la réalisatrice est un atout certain dans cette fiction proche de la réalité.

 

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20/08/2013
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