Métaphore de rue (Palerme)
Une petite rue de Palerme. Trop étroite pour permettre à deux voitures de passer. Deux conductrices qui refusent de reculer. Huis clos théâtral, ô combien, le film que Emma Dante a tiré de son propre livre est une métaphore assez claire d'un pays où l'individualisme prime et où l'immobilisme bloque toute réforme. Entre agitation autour d'elles et silence dans leur habitacle, les deux femmes ressemblent à deux duellistes de western. En d'autres temps, Palerme aurait été une comédie italienne aussi abrasive que Le grand embouteillage. Figé par son concept, le film est trop incertain de ton mais pas de style, même s'il accuse un fléchissement certain au bout d'une heure. Le dénouement, superbe, rachète un statisme trop élaboré. Et renforce d'autant plus la métaphore en donnant une autre dimension à la rue où a eu lieu cet absurde et tragique affrontement.
L'avis de Sentinelle
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