Scènes de rue et luttes sociales (Les bruits de Recife)
Abstrait, métaphorique et hyperréaliste, ainsi se présente Les bruits de Recife, le premier long-métrage de Kleber Mendonça Filho, très remarqué dans plusieurs festivals internationaux et représentant le Brésil dans la course à l'Oscar du meilleur film étranger. Le film se passe entièrement dans une rue de cette grande ville du nord du Brésil et décrit quelques scènes quotidiennes de la vie de ses habitants, membres d'une classe moyenne relativement aisée et de ses rapports avec sa domesticité. Les bruits de Recife s'appréhende comme une oeuvre qui traite des inégalités sociales avec un écart qui se creuse de plus en plus et de la violence sous-jacente qui rend chacun paranoïaque et de plus en plus obsédé par la sécurité. Le réalisateur a énormément travaillé sur l'espace et surtout les sons, qu'il rend inquiétants, renforçant un persistant sentiment de claustrophobie. Ceci posé, si le film a beaucoup d'intentions et d'idées, celles-ci ne trouvent pas suffisamment de prolongement sur l'écran, dans le sens où ces tranches de vie, plutôt banales, si on ne capte pas leur charge électrique, forment un puzzle dont la finalité est d'une subtilité qui n'a absolument rien de spectaculaire et n'est pas loin, parfois, de susciter un ennui poli.
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