Cinéphile m'était conté ...

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Virage dangereux (Trois mondes)

Catherine Corsini (La répétition, Partir, ...) est une réalisatrice qui aime brusquer ses personnages, les amener à faire des choix risqués, les confronter au remords et leur faire prendre des virages dangereux. Expression à prendre au premier degré avec Trois mondes où un accident de la route va bouleverser la vie de trois personnages qui n'auraient jamais dû se rencontrer. Le film est un thriller psychologique qui emprunte les lignes droites et s'égare parfois dans des raccourcis un peu faciles. S'il est vrai que le film ne fait qu'effleurer le contexte social, celui des clandestins et à l'opposé celui des faiseurs de fric, s'il fait s'opposer ces mondes sans suffisamment de nuances, sa mise sous tension est permanente et ne se permet pas un instant de respiration. Plus que la mise en scène, trop carrée, c'est l'interprétation qui fait oublier ses aspects lacunaires. Raphaël Personnaz, découvert par Tavernier et entraperçu dans Anna Karénine, trouve un rôle dramatique à sa mesure et ses scènes avec Clotilde Hesme, toujours vibrante, sont les plus réussies du film. Et Arta Dobroshi, au jeu puissant, passe outre les poncifs de son rôle d'immigrée sans papiers. La fin, ouverte, laisse avec un goût d'inachevé comme si Catherine Corsini n'assumait pas jusqu'au bout les conséquences de la tragédie qui vient de se jouer.

 




08/12/2012
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