Malade imaginaire (Je vais mieux)
David Foenkinos n'écrit pas toujours le même livre, mais ... Disons qu'il utilise, avec plus ou moins de bonheur, des ingrédients similaires, à savoir un mélange de tragique et de comique qui lui permet de dresser des portraits de personnages irrésolus qui se demandent, à juste titre, s'ils ne sont pas les spectateurs de leur propre existence. Subir ou agir ? Le héros pathétique de Je vais mieux est perplexe face à cette alternative. D'autant que, plus il agit, plus il subit. En gros. Ce n'est pas neuf, la crise de la quarantaine, mais elle se manifeste ici sous la forme d'un mal au dos inexpugnable qui gâche la vie du narrateur. Foenkinos ne nous cache rien des tourments de ce malade (imaginaire ?) qui voit peu à peu s'effondrer tous ses repères : travail, mariage, famille. Pour le remède, prière de lire au dos. L'auteur épingle notre mal être contemporain avec ce ton sarcastique, mais pas méchant, dont il est coutumier. Le livre adopte un rythme de croisière sans surprises, entre rendez-vous médicaux et désillusions sentimentales. Foenkinos aime les situations paradoxales et traque les absurdités de la vie. Son style ne vise qu'à l'efficacité avec des saillies étranges, "Les détenteurs de toile cirée sont tolérants", qui semblent parfois tirées d'un répertoire des plus mauvaises répliques de Woody Allen. Il est assez clair de voir où l'auteur de La délicatesse veut en venir. On peut le suivre sans déplaisir dans son vagabondage. Mais le voyage ne laissera qu'un vague souvenir derrière lui.
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