Les résines de la colère (Landes)
On savait qu'au nord c'était les corons. Et dans le sud-ouest ? Les pinèdes, avec dans les années 20, pour les gemmeurs, des conditions de travail et une misère qui n'avaient rien à envier à celles des mineurs. La tentation première, une fois vu Landes, est de fustiger l'académisme rêche du film, son aspect empesé qui l'empêche d'exploiter tout le potentiel d'un beau sujet, tant du point de vue romanesque que historico-social. D'un côté, les propriétaires, exploiteurs éhontés, adeptes de la devise : du pin et des jeux ; de l'autre, les ouvriers syndiqués pour qui sonne la révolte : les résines de la colère ! Un peu schématique tout cela et digne d'un téléfilm honnête de début de soirée, non ? Heureusement, il y a quelques nuances pour donner du relief au tableau. Un magnifique portrait de femme, d'abord, émancipée et têtue, qui a tout d'une héroïne mauriacienne. Marie Gillain, au jeu de plus en plus affirmé, est souveraine. Dans un rôle plus fruste, Jalil Lespert, subtil, fait mieux que lui donner la réplique. La somptueuse photographie du film de François-Xavier Vives, avec notamment ses échappées belles du côté de l'océan, participe de l'indulgence (estivale ?) qu'on est en droit d'accorder à Landes.
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