Les pièces du puzzle (Les marches du pouvoir)
Aux sources de The ides of March, traduit par le médiocre Les marches du pouvoir, une pièce de théâtre. Le film de Clooney en adopte la structure, un peu lourde, dans une réalisation bien propre sur elle, frôlant l'académisme. En suivant les dernières passes d'armes des primaires dans le camp démocrate, George C. s'inscrit dans une longue lignée de films américains des années 70/80 signés Frankenheimer, Lumet ou Schatzberg, qui ont donné leurs lettres de noblesse au thriller politique made in USA (Votez McKay est l'influence la plus évidente). Honnête, Les marches du pouvoir est une oeuvre relativement consensuelle et dénuée de surprises, surtout de ce côté-ci de l'Atlantique où le puritanisme américain en matière de sexe n'étonne plus. Clooney et Gosling jouent leur partition avec la conviction requise, mais il n'y a qu'une seule scène véritable d'affrontement où leur talent d'acteur se montre enfin. Dans ces conditions, les seconds rôles ont la part belle, Giamatti et Seymour Hoffman, au bord du cabotinage, tirent les marrons du feu. Film essentiellement construit autour des dialogues, au scénario d'un cynisme bien tempéré, ces Marches du pouvoir font l'affaire en tant que divertissement de bon aloi, dont les pièces du puzzle s'imbriquent parfaitement, sans fausse note, sans anicroche et sans grande audace.
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