Les eaux vives du subconscient (Real)
Dans Real, Kiyoshi Kurosawa, l'un des réalisateurs les plus passionnants de notre époque, filme l'intérieur de la tête et du coeur. Du moins, c'est son intention. D'emblée, il floute les repères entre réel et virtuel et y ajoute des souvenirs, communs aux deux héros du films, pour cette plongée en eaux vives du subconscient et des sentiments. Si le beau est bizarre, alors le film de Kurosawa est très beau, une sorte de pont construit entre Freud et Godzilla qui ne pouvait être que l'oeuvre d'un cinéaste japonais. Comme à peu près toujours dans la carrière du réalisateur, Shokuzai y compris, il y a du déchet et le film est inégal, proposant un rebondissement qui pour être surprenant n'en est pas moins convenu. Ceci mis à part, on trouve dans Real un brassage thématique ambitieux et subjuguant : l'amour s'allie à la technologie, la culpabilité ronge l'innocence, la poésie le dispute au fantastique. Presque un Ovni dans le paysage cinématographique actuel, un pari gonflé en tous cas qui, sans être parfait, imprime sa marque avec délicatesse et subtilité onirique.
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