Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Le refuge de l'amitié (L'été de Jahia)

 

Jahia et Mila. L'une vient du Sahel, l'autre de Biélorussie. Ce sont des migrantes, dans un centre d'accueil belge, en attente des documents nécessaires, pour qu'elles ne soient pas renvoyées. Deux adolescentes de 16 ans, l'amitié pour refuge et l'espoir chevillé au corps. Cette chronique a pour premier mérite d'humaniser, sans démagogie, l'immigration, le plus souvent évoquée à travers des statistiques ou des prises de position politique. Le réalisateur, Olivier Meys, montre, s'il en était besoin, que chaque cas est unique, que les difficultés abondent et que ce n'est pas une existence que d'avoir son avenir soumis à une simple lettre recommandée. Après Quiet Life, plus puissant dans son récit, L'été de Jahia est un nouveau film à aborder le sujet du syndrome dissociatif de résignation, même si ce n'est qu'un des éléments, marquant, du métrage. Il manque sans doute à l'ensemble un peu d'intensité, mais l'empathie règne et l'émotion, contenue, finit par affleurer. L'interprétation de non-professionnelles sonne plus que juste et rend palpable la zone grise de l'atermoiement, cruelle, qui ne prendra fin que sur une décision administrative de tiers, aux motivations obscures et justifiées ou non. Après l'été de Jahia et de Mila, viendra l'automne, là-bas ou ailleurs.

 

 

Le réalisateur

 

Olivier Meys est né en Belgique. Il a réalisé Les fleurs amères.

 



10/08/2025
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