Les tribulations d'une Chinoise (Les feux sauvages)
Que dirait-on d'un cinéaste français qui réaliserait son dernier film en utilisant des rushes tournés par ses soins, depuis le début du siècle, en y ajoutant quelques plans-séquences de ses précédents longs métrages et, également, quand même, une poignée de nouvelles scènes ? Peut-être pas que du bien mais concernant Jia Zhangke, l'enjeu est forcément différent, puisqu'au delà de ses aspects fictionnels, ses films documentent sans relâche l'évolution de la société chinoise. Ceux qui ne connaissent pas le cinéma de Jia risquent de rester perplexes mais il n'est pas dit que les autres soient très enthousiastes non plus car il y a un côté expérimental dans Les feux sauvages, qui engloutit les velléités romanesques (une histoire d'amour qui semble vouée à l'échec), avec les tribulations d'une Chinoise dans un pays qui perd son âme au fil du temps. Il y a quelques coups d'éclat dans le récit et les changements de format de l'image sont impressionnants mais la déception est au rendez-vous, dans le sens où le cinéaste ne nous dit rien de bien nouveau, par rapport à ses œuvres antérieures, même s'il reste toujours un des grands cinéastes de notre temps et qu'il a la bonne idée de faire de son épouse et sa muse, Zhao Tao, le fil rouge de son film, sans avoir besoin de lui faire prononcer un mot, tellement son visage peut exprimer tous les sentiments du monde.
Le réalisateur :
Jia Zhangke est né le 24 mai 1970 à Fenyang (Chine). Il a réalisé 14 films dont Plaisirs inconnus, Still Life et A Touch of Sin.
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