Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Frais et acidulé (Moonrise Kingdom)

Le passage par l'animation avec son précédent film, Fantastic Mr. Fox, semble avoir fait du bien à Wes Anderson et enrichi son cinéma. Moonrise Kingdom impose une liberté de ton et de création, comme s'il s'amusait à se parodier lui-même et à aller encore plus loin dans le décalage désuet et les couleurs acidulées, ambiance sixties garanties, Françoise Hardy en illustration sonore pour parachever la sensation. Les scènes d'ouverture et de clôture sont brillantissimes : des travellings circulaires et verticaux et voilà, l'aventure peut s'enchâsser entre les deux. Façon bibliothèque verte, scout toujours, avec des adultes dysfonctionnels qui ont perdu depuis longtemps la capacité de rêver et de vivre leurs projets, sans peur et sans reproche. Mais qu'ils retrouveront peut-être avec cet adorable couple nubile parti en goguette sous les vents de l'amour innocent. C'est frais, coloré, naïf comme une toile du Douanier Rousseau et rousseauiste par nature. Musique, littérature et peinture se conjuguent dans ce film d'art et d'esthète, faussement désinvolte et nonchalant. Et qui distille son charme suranné jusqu'au générique final.

 



20/05/2012
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