Une vie en ellipses (Suzanne)
En soi, l’histoire de Suzanne, deuxième film de Katell Quillévéré, après la bonne surprise d’Un poison violent, n’a rien de fondamentalement original. Une vie de femme entre 5 et 35 ans. Ce qui le sort de la banalité, c’est d’abord sa construction. Chaque scène est un mini récit dont la relation s'opère par ellipses, plus ou moins longues, de quelques mois à quelques années. Cela donne du rythme et un accent de plus en plus dramatique à mesure que le personnage de Suzanne vieillit. La réalisatrice fait montre de la même sensibilité que dans son précédent film mais son cinéma a mûri et sa mise en scène est plus assurée. L’une de ses qualités premières est de savoir tirer le meilleur de ses interprètes. Sara Forestier est extraordinaire, on ne l’avait jamais vue aussi libre et touchante. Mention très bien également à Adèle Haenel et à François Damiens et à tous les seconds rôles, remarquables. Un joli film émouvant et plus que cela encore.
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