Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Le gourou et le disciple (The Master)

PTA a une ambition, celle d'être l'Orson Welles de son époque. Les trente premières minutes de The Master témoignent de cette volonté de briller de mille feux avec une mise en scène époustouflante et un montage elliptique qui frise le génie. Force est de s'incliner devant le talent du maître. Mais à partir de la rencontre dé l"ancien soldat sans repères de du gourou charlatan, Paul Thomas Anderson, tout en gardant sa virtuosité, se montre largement moins convaincant. Le film est riche mais il peine à développer un vrai sujet. Certes, les rapports troublants entre Hoffman et Phoenix (deux prestations de haut vol) constituent le coeur de The Master mais le rythme est inégal et les scènes se succèdent sans former une trame narrative suffisamment forte. Au point de se demander où PTA veut réellement en venir. Pas dans une dénonciation de l'embrigadement des cerveaux comme dans le magnifique Elmer Gantry de Richard Brooks, en tous cas. Le personnage du disciple est dans un sens plus intéressant que celui de chef de secte mais sa psychologie erratique nous laisse loin de toute empathie, voire de compréhension. Les personnages secondaires, féminins, en particulier, ont du relief, mais là encore une certaine frustration nait d'un développement insatisfaisant. A mi-chemin entre le réalisme et une certaine forme d'onirisme, Anderson signe ce que la critique appelait dans les années 60 un grand film malade. C'est à dire imparfait mais globalement impressionnant. Orson Welles, aussi, a raté quelques films qui en disent presque aussi longs que ses chefs d'oeuvre.

 




12/01/2013
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 50 autres membres