Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Amitié et solidarité féminines (Eka & Natia)

En 1992, tout juste indépendante, la Géorgie est en guerre avec les provinces sécessionnistes de l'Abkhazie et de l'Ossétie du sud. A Tbilissi, les habitants manquent de tout, les queues s'étirent devant les boulangeries et des bandes d'adolescents font régner la terreur. Cette année là, Nana Ekvtimishvili, coréalisatrice et scénariste de Eka & Natia, avait 14 ans, l'âge de ses deux héroïnes. C'est la violence des rapports sociaux que montre le film, à l'école, dans la rue, et en famille. Etre une femme, qui plus est une jeune fille, à Tbilissi, c'est pratiquer avant tout l'art de la survie, en étant solidaires et insoumises. Eclairé par le directeur photo de Mungiu, le film parvient à ne pas sombrer dans la grisaille malgré les coups du sort (un père en prison, un meurtre, un rapt et un mariage forcé). Eka et Natia se défendent comme elles peuvent dans cette société à bout de souffle avec la force de leur amitié. Le ton est naturaliste, illuminé par quelques scènes joyeuses (la danse pendant la noce) qui font rimer résistance avec espérance. Sans esbroufe et avec une certaine humilité, cette chronique d'une jeunesse géorgienne est un premier film sensible et vibrant. Il représentera son pays aux prochains Oscars.

 

21043769_201309251154281.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg



30/11/2013
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 50 autres membres