La vie est compliquée (Casse-tête chinois)
Il dit quoi, Cédric Klapisch ? " On a tous le droit au bonheur." Et Romain Duris, dans Casse-tête chinois ? "La vie est compliquée." Voici donc un film qui va tenter de réconcilier cette aspiration et la réalité quotidienne. C'est simple comme philosophie et comme prétexte de scénario ? Absolument et ce cocktail a donné quelques petits chefs d'oeuvre du cinéma, voir Lubitsch et Capra, si l'on veut viser haut. Klapisch n'a pas cette prétention, il a dû apprendre que quand il s'essayait à des choses plus ambitieuses (Paris, Ma part de gâteau), il en résultait de vraies catastrophes. Alors oui, Casse-tête chinois revendique un côté sitcom, à la suite de L'auberge espagnole et des Poupées russes, dans le foutoir de l'existence de son héros, errant sentimental, père vaguement perdu et ami naïf et bienveillant. Le film doit beaucoup de son charme à Romain Duris, irrésistible comme toujours, véritable Antoine Doinel de Klapisch. Mais aussi à ses partenaires féminines, Cécile de France et Audrey Tautou, le jeu de cette dernière s'étant enfin affinée. On les voit à la quarantaine, pas plus assurés sur leurs pattes que 15 ans avant et le processus d'identification et d'empathie joue à plein. Ce Casse-tête chinois est loin d'être parfait mais une fois son rythme atteint, il devient de plus en plus attachant autant mélancolique que drôle (Tautou et les chinois, les philosophes allemands). Cerise sur la grosse pomme : Klapisch filme New York autrement que les américains, plus sur le bitume que dans les airs, davantage à Chinatown qu'à Brooklyn. Bon, on se revoit dans 10 ans ? A Buenos Aires, Sydney ou Pithiviers.
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