Western sauce tomate (Django Unchained)
Forcément, le western est un creuset idéal pour la verve et les envolées délirantes de Tarantino. Incollable sur son histoire, il en a tellement assimilé les codes et goûté les délices, avec ou sans spaghetti, que sa créativité ne pouvait que se repaître des mille et une possibilités du genre. Django Unchained est un film brillant, plus tarantinien que jamais, et doté d'un scénario relativement intelligent (ce n'est pas toujours le cas avec lui) qui débute fort, connait son acmé en son milieu et finit par se déliter quelque peu sur la fin. Il est vrai que 2H44, c'est une bonne durée pour Visconti beaucoup moins pour toute autre cinéaste, même talentueux, qui use de trop de références pour que sa sauce prenne sur une telle longueur. La dernière partie du film, vengeance sanglante et gore, est terriblement pénible à regarder pour sa sauvagerie défoulatoire. Heureusement, il y a l'interprétation de Christoph Waltz, qui se pourlèche les moustaches d'un rôle qu'il transforme en une partition jubilatoire. Ses dialogues avec Jamie Foxx, volontairement en retrait, sont le meilleur du film qui s'autorise cependant trop peu de scènes absurdes comme celle, hilarante, des membres du Ku Klux Klan en délicatesse avec leurs cagoules. Django Unchained c'est du Tarantino pur jus de tomate, on peut autant aimer son aspect ludique et non politiquement correct que s'agacer devant un spectacle qui semble parfois aussi riche intellectuellement qu'un tour sur les montagnes russes. On a le droit d'être partagé, non ?
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