Cinéphile m'était conté ...

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La Rochelle, ma belle (9)

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Voilà, c'est fini. Et cela tombe bien car la fatigue est bien présente. Une dernière journée assez faible avec 3 films. Il n'empêche que le niveau d'ensemble était plutôt haut cette année. Mon top 10 des avant-premières en fin de chronique.

 

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Yomeddine, Abu Bakr Shawky, sortie le 21 novembre

Le lépreux et l'orphelin. Dans Yomeddine, le duo est en route sur les traces de la famille du premier. A pied, en charrette et en train, des environs du Caire vers le sud de l'Egypte. Le film est sincère et honnête et ne vise rien à rien de plus qu'à être une chronique simple du voyage d'un paria et de son compagnon. Un peu trop modeste pour la grande compétition cannoise, il a pu pâtir de la comparaison vis à vis d'autres films à la mise en scène plus flamboyante. Le film a des qualités, notamment dans la structure de son récit et dans sa tonalité, de l'humour à la mélancolie et enfin dans son interprétation. Des maladresses aussi, il y en a, surtout quand le film s'attarde comme une évidence sur les réactions de la population en présence d'un lépreux considéré comme un pestiféré. Et quand la solidarité prend le dessus, les bons sentiments sont un peu trop voyants. Malgré tout, à l'image d'un Chahine rendant hommage au petit peuple égyptien, le portrait de cet "invisible" ne peut laisser totalement indifférent.

 

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Il se passe quelque chose, Anne Alix, sortie le 15 août

Il se passe quelque chose raconte la rencontre de deux femmes en Camargue. L'une est libre et émancipée, l'autre est veuve et n'attend plus rien de la vie. Les deux actrices qui les incarnent, l'espagnole Lola Duenas et la bulgare Bojena Horackova sont les deux principales raisons de jeter un oeil à à ce film autour de l'errance mais ce sont pratiquement les seules tant le thème principal se délite au fur et à mesure alors que de nouveaux apparaissent, sans être véritablement traités. Il est question, entre autres, de la fin du lien social et des migrants sans oublier une intrigue, quoique le mot soit un peu fort, mettant en scène des enquêteurs cherchant à "entendre" le paranormal et qui n'a rien à voir avec le reste ou alors de manière symbolique mais il manque le mode d'emploi. Bon, pourquoi pas, mais ce n'est pas la mise en scène, peu visible, qui risque de fendre l'inertie générale. On peut apprécier les images inhabituelles d'une région surtout connue pour ses flamants roses et quelques apparitions savoureuses de comédiens amateurs pour c'est trop peu pour accorder au film plus qu'un intérêt poli.

 

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Mon tissu préféré, Gaya Jiji, sortie le 18 juillet

En 2011, alors que le printemps arabe avec son cortège de manifestations atteint la Syrie, Gaya Jiji commence à écrire dans son appartement de la banlieue de Damas ce qui deviendra son premier long-métrage : Mon tissu préféré. Et le film a bien cet aspect d'oeuvre en chambre, riche en sensualité étouffée et fantasmée, et terriblement cérébrale. L'intrigue se concentre sur Nahla qui vit dans une véritable gynécée entre sa mère et ses deux soeurs, sans oublier la nouvelle voisine qui travaille avec des filles "à domicile." Principalement confinée dans ces deux appartements, l'action est particulièrement statique sans être pour autant magnifiée par une mise en scène bien sage. L'extérieur existe par les images des affrontements diffusées à la télévision et les discours de Bachar el-Assad mais Gaya Jiji ne ne parvient pas à retranscrire l'état de tension croissant. Par ailleurs, le projecteur se focalise trop sur Nahla en omettant de nous faire partager les états d'âme des autres occupantes de l'appartement. Mon tissu préféré fait partie de ces films dont on perçoit les intentions mais dont la concrétisation n'est pas tout à fait à la hauteur.

 

Mon top 10 des avant-premières rochelaises :

 

1. Leto

2. Le poirier sauvage

3. Dogman

4. Les moissonneurs

5. Nos batailles

6. The House that Jack built

7. Heureux comme Lazzaro

8. En liberté !

9. Une affaire de famille

10. Un grand voyage vers la nuit



08/07/2018
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