Exploitation de l'homme par l'homme (12 Years a Slave)
Le grand film américain sur l'esclavage restait à faire. Que ce soit un cinéaste britannique qui s'attelle à la tâche n'est pas anodin. Que Steve McQueen le fasse par le truchement d'une autobiographie d'un homme d'abord libre surprend quelque peu mais le "recul" et le sentiment extrême d'injustice que ressent le principal protagoniste, le spectateur l'éprouvera également pour se rendre compte du système économique qui régissait cette ignoble exploitation de l'homme (noir) par l'homme (blanc). Paradoxalement, 12 Years a Slave est moins étouffant que les deux premiers films de Steve McQueen et toute afféterie a disparu. Le récit est sobre, réaliste, violent sans excès, un dosage que certains jugeront peut-être trop hollywoodien mais qui est digne d'éloges en tout point. La scène finale n'en est que plus émouvante. Le film respire, fait passer les années sans repères chronologiques dans une structure narrative impeccable. L'interprétation de Chiwetel Ejioforest est remarquable, celle de Michael Fassbender, subtile, ne l'est pas moins. Et les seconds rôles ont une vraie présence, quelle que soit la durée de leur apparition à l'écran : Paul Dano, Brad Pitt, Lupita Nyong'o ... Au croisement du film d'auteur et de l'oeuvre grand public, 12 Years a Slave trace sa route, sans compromissions, affadissement ou lyrisme déplacé.
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