La mélancolie n'est pas une discipline olympique (Le rendez-vous de l'été)
Tourner à Paris durant les Jeux Olympiques 2024 était à la fois une gageure et un risque. Et en effet, l'on ne retrouve qu'une pincée de la fièvre estivale qui a saisi la France et sa capitale durant une quinzaine mais ce n'est qu'un cadre, dans Les rendez-vous de l"été, pour lui superposer la solitude de son héroïne, jeune provinciale peut-être gauche, en apparence, mais bien campée sur ses choix de vie. La réalisatrice, Valentine Cadic, joue parfaitement de ce décalage entre l'élan collectif, cependant éphémère, et une rêverie personnelle, destinée, elle, à durer. Les enjeux du film ne sont pas considérables mais cela ne l'empêche pas d'avoir une certaine profondeur derrière une légèreté de façade. Le long métrage ne se prive pas d'ailleurs de rappeler que derrière la vitrine éclatante et l'armoire à trophées se dissimulent quelques aspects un peu plus contestables de l'organisation de ces J.O. Constamment à l'écran, davantage en dehors des célébrations que dedans, Blandine Madec incarne avec une candeur présumée et le bon cœur attesté ce portrait d'une Normande que l'agitation de circonstance ne bouleversera pas plus que cela son existence. La mélancolie n'est pas une discipline olympique mais ce "bonheur d'être triste", selon une célèbre définition, est de ces médailles qui restent souvent accrochées toute une vie durant.
La réalisatrice :
Valentine Cadic a réalisé 4 courts-métrages.
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