Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

La fille sage et le mauvais garçon (L'amour ouf)

 

Avoir de l'ambition et de la générosité à foison, c'est une caractéristique pas si fréquente dans le cinéma français pour que le projet de Gilles Lellouche éveille plus qu'un intérêt poli. Le cinéaste avait montré son sens de la dérision dans Le grand bain, il ne l'a pas gardé pour L'amour ouf, hélas, dont chaque scène semble porteuse d'enjeux cruciaux, sur ses deux aspects qui ne se marient jamais bien d'ailleurs : le romantisme et la violence. Passe encore pour la première partie du film, consacrée à l'adolescence, de loin la plus convaincante, mais au-delà de ses moments chocs (bastons) ou chic (couchers de soleil/éclipses), c'est l'affligeante pauvreté des dialogues qui pose question. Croire en cette passion absolue entre deux êtres a priori peu compatibles aurait mérité un peu plus d'application pour que l'on y croit et c'est quand même là que se situe le point névralgique du récit, non ? Bien sûr, c'est l'éternelle histoire de la fille sage (jusqu'à un certain point) qui s'éprend du mauvais garçon (qui a des raisons de l'être), avec un zeste de déterminisme social qui, sans surprise, s'applique surtout au masculin. Ceci, avec le défilé de stars en sus, qui n'ont pas grand chose à faire (Poelvoorde, Quenard, Zadi, Leklou ...) fait regretter les efforts de stylisation d'une mise en scène à l'esbroufe. C'est bien l'ambition, mais l'humilité et la simplicité, souvent synonymes d'efficacité, manquent beaucoup dans ce panaché de genres pour lequel le décollage attendu n'a jamais lieu.

 

 

Le réalisateur :

 

Gilles Lellouche est né le 5 juillet 1972 à Savigny-sur-Orge. Il a réalisé Narco et Le grand bain.

 



22/10/2024
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