La crise de la soixantaine (Elle s'en va)
Elle a dit : "Je reviens" et puis elle est partie. Pour ne plus revenir ? Le schéma est classique, on va chercher des cigarettes et c'est plutôt de l'air frais dont on a besoin. Elle s'en va est donc l'histoire d'une restauratrice qui fait le coup de la crise de soixantaine et se retrouve sans l'avoir vraiment voulu sur les (petites) routes de France. Une fugueuse du troisième âge ! A l'opposé d'un cinéma hexagonal essentiellement urbain, le film d'Emmanuelle Bercot s'attarde dans les petits villages, les aires d'autoroute et les zones commerciales de périphérie. La France profonde ? Ce serait un peu réducteur de l'affirmer et il ne semble pas que ce soit heureusement pas le propos de la réalisatrice que de partir sur les traces d'un Jean Becker. Elle s'en va est le portrait d'une femme entre deux eaux qui a beaucoup raté de choses dans sa vie. Oh, il y a bien un côté angélique dans le film mais pas tant que cela, l'ironie aussi est présente et l'absence de complaisance vis à vis d'une existence aussi libre qu'égoïste et frustrante. Cela permet de garder l'émotion à distance raisonnable sauf dans les scènes finales cependant moins consensuelles qu'il n'y parait. Deneuve, visiblement, s'est abandonnée dans ce rôle, composant autant que livrant des bribes d'elle-même. Pratiquement de tous les plans, elle parvient encore à étonner et à subjuguer.
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