Une reconstruction naturelle (Le mur invisible)
Le postulat de départ est de l'ordre du fantastique mais Le mur invisible est avant tout métaphysique et ... physique. Dans le film, il n'y a pour personnages qu'une femme, un chien, un chat, une vache et quelques autres bêtes. Seuls dans les Alpes autrichiennes, isolés par une paroi infranchissable d'un monde qui semble figé dans la mort. Porté par une voix off envoûtante, quoique parfois envahissante, Le mur invisible captive pendant près d'une heure cinquante alors que rien, ou presque, n'arrive si ce n'est le passage des saisons qui rythment les états d'âme de cette survivante qui va changer radicalement, chercher sa part d'animalité en elle, se reconstruire une personnalité loin de tout modèle social, en accord avec la nature. Le film pourrait d'ailleurs être une sorte d'allégorie sur une lente guérison après une dépression mais qu'importe. La nature, justement, est filmée de façon magnifique, terrifiante d'abord dans sa part d'inconnu puis apaisante, au fil du temps. Dans un dispositif qui rappelle les derniers films de Terrence Malick, l'autrichien Julian Roman Pölsler donne une leçon de simplicité, loin de la pompe prétentieuse du cinéaste américain. La vraie merveille, elle est du côté du Mur invisible.
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