Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

L'oeil du tigre (L'odyssée de Pi)

Allez, un moment de magie ! Un homme seul dans un bateau avec un tigre (qui servirait donc de moteur, pas au rafiot, mais à l'histoire, nuance). Et ce, pendant combien, près d'une heure ? Pas crédible l'espace d'une seule seconde, n'est-ce pas. Et alors ? Depuis Méliès, le cinéma est un accélérateur de rêves, un distillateur de plaisir qui se moque, peu ou prou, de toute rationalité. L'odyssée de Pi, en dépit ou grâce à sa 3D, à ses bêtes de synthèse, renvoie au bonheur tout simple de l'enfant émerveillé devant les tours de l'illusionniste. Et comme Ang Lee, dont l'éclectisme a de quoi agacer, et ses scénaristes ne sont pas des idiots, ils nous laissent sur l'idée que l'art du conte prime sur la représentation de la réalité laquelle, soit dit en passant, est pure subjectivité. Le cinéma ment, le cinéma enjolive, le cinéma travestit. Pour mieux nous égarer, nous émouvoir et nous ravir. C'est une drogue euphorisante que cette odyssée, une recréation onirique de l'Arche de Noé, ouverte à toutes les exégèses. Il n'y a pas de mal en Pi. Seulement une joie naïve dans l'oeil du tigre.

 




02/01/2013
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