Cinéphile m'était conté ...

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L'inceste de l'intérieur (Loin de mon père)

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"L'inceste est un viol, ce qui est difficile, c'est qu'il y aussi une forme d'amour...". Ce qu'affirme la réalisatrice Keren Yedaya à propos de son film Loin de mon père, adapté d'un roman israélien, elle le montre avec un froid réalisme et une crudité qui lui a valu quelques réactions violentes. L'ambigüité des réactions de la victime face à cet inceste répété met le spectateur dans une situation intenable, dans ce calvaire qui n'en finit pas et qu'il est donné de vivre de l'intérieur. Complaisante, la caméra de Keren Yedaya ? Certainement pas. Au-delà de cette relation perverse et malsaine, la cinéaste nous parle de dépendance physique et psychologique et de détestation de son propre corps (boulimie, scarifications). Loin de mon père est comme pour ses oeuvres précédentes, Mon trésor et Jaffa, le film d'une combattante de l'oppression contre les femmes. Que l'on soit partagé entre la compassion et le dégoût est le signe que Loin de mon père atteint son but. Mais on a tout à fait le droit de détester le film et de le trouver obscène et irrespirable. Une chose est sûre, il ne peut susciter aucune tiédeur ou indifférence chez celui qui le voit.

 

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Classement 2015 : 35/124



13/07/2015
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