Cinéphile m'était conté ...

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Israël en pleine paranoïa (Le droit au retour)

Ces dernières années, Leon de Winter ne s'est pas fait remarquer pour ses livres, mais pour ses prises de positions, tranchées et radicales, en particulier vis à vis de l'Islam et de l'émigration aux Pays-Bas, qui ont provoqué de vives controverses. Avec son dernier roman, Le droit au retour, l'auteur néerlandais ne choisit pas la facilité et évoque ni plus ni moins que l'avenir d'Israël, dans un ouvrage qu'on peut qualifier de thriller d'anticipation et qui est assez crédible dans sa vision géopolitique du futur proche. On pourra toujours y trouver matière à polémique et il n'est pas douteux que de Winter se cache derrière certains de ses personnages pour émettre des jugements péremptoires, tant sur les juifs que sur les musulmans, d'ailleurs. Du point de vue romanesque pur, le livre est très bien construit et se lit à plusieurs niveaux. L'ambiance y est plutôt délétère et franchement paranoïaque, non seulement à l'intérieur d'Israël, que l'auteur imagine, en 2024, réduit dans ses dimensions , mais aussi dans la tête de son personnage central dont l'existence a été bouleversée, quelques années plus tôt, par l'enlèvement de son très jeune fils. Ce mélange d'intime, de politique et de prophétique donne un livre dans lequel le lecteur se sent parfois mal à l'aise, mais dont l'aisance narrative est indéniable. Il n'est pas fait pour plaire à tout le monde, mais il laisse la latitude à chacun, au-delà de son caractère de suspense bien charpenté, de réfléchir et d'approfondir sa propre conception de thèmes aussi délicats que le droit du sang et celui du sol. C'est un roman, pas un thèse ni un éditorial, bien heureusement.



10/06/2011
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