La magie ne fait pas illusion (Tuer le père)
Vingtième roman en autant de rentrées littéraires. Dans le monde des (grosses) lettres, métronome se prononce Nothomb. La quatrième de couverture de Tuer le père est brève : ""Allez-savoir ce qui se passe dans la tête d'un joueur." Amélie se prendrait-elle pour Zweig ou Dostoïevski ? On demande à lire. Evidemment, c'est une fausse piste, le livre se concentre sur le monde de la magie et, dans une moindre mesure, sur celui du jonglage de feu (le meilleur passage du roman). 150 pages écrites avec d'énormes interlignes et, dès l'ouverture, cette réplique d'un invité d'une soirée de magie à la narratrice : "Habile, votre déguisement d'Amélie Nothomb, me dit quelqu'un." Tordant, n'est-il pas ? C'est d'ailleurs la seule note d'humour (?) d'un récit qui n'égrène pas, comme à l'habitude, des mots savants et des prénoms à coucher sous la véranda. Une Nothomb nouvelle serait-elle arrivée ? Pas d'enthousiasme prématuré, svp, si les cinquante premières pages peuvent faire illusion -un magicien en herbe de 15 ans est "éduqué" par un mentor qui devient peu à peu son père de substitution-, la suite est inconsistante au possible. Entre Reno et Las Vegas, avec une soirée psychédélique au milieu, l'intrigue se délite peu à peu. Le twist final, à peine surprenant, achève le lecteur qui n'a pas eu le temps d'être déçu. Le roman est trop court. Et bâclé, avec ça. Quelle note pour ce devoir de rentrée ? En-dessous de la moyenne, certainement, mais pour être honnête, l'élève Nothomb a fait pire dans le passé. Si elle se foulait un peu plus, elle pourrait presque livrer un bon roman. Si, si, vraiment. Rendez-vous en août 2012, et sans rancune.
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