Cinéphile m'était conté ...

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Gerbe de vieux films (Mai/4)

Till we meet again (Ashita kuru hito), Yûzô Kawashima, 1955

Dans sa courte mais prolifique carrière (il est mort à 45 ans), Yûzô Kawashima n'a évidement pas tourné que des chefs d'oeuvre. Ashita kuru hito est loin d'en être un, avec ses lignes narratives parallèles, dont le lien, tiré par les cheveux (blancs), est un sexagénaire, père mais aussi protecteur d'une jeune femme, qui figurent parmi les personnages principaux du film. Un autre, tout à fait dispensable, est un jeune hurluberlu, universitaire dont la seule passion est l'étude du chabot, poisson arctique. Le film déroule une palette sentimentale, certes élégante de par sa forme, mais sans intérêt majeur. Douglas Sirk aurait peut-être fait du sujet, tiré d'un roman de Yasushi Inoué, un récit flamboyant mais ici, Kawashima semble quelque peu s'ennuyer à entrelacer ses différents fils.

 

La femme qui vient du fond de l'océan (Kaitei kara kita onna), Koreyoshi Kurahara, 1959

Sans être inoubliable, The Woman from the Sea peut se voir comme un conte, un film d'horreur, un récit d'apprentissage, sans oublier sa petite touche sensuelle. Il y a un côté hawaïen dans le film, ukulele oblige, et un beau casting de trognes de pêcheurs. Divertissant, exotique, naïf et agrémenté de belles prises de vues sous-marines, voici de bonnes raisons de répondre à l'appel de la sirène (bien que celle-ci soit dépourvue de queue et d'écailles). A noter que l'actrice principale a changé de nom par la suite et a produit plusieurs films dont Piranhas, Piranhas 3D et Piranhas 3DD.

 

La terreur des huit heures (Hachijikan no kyôfu), Seijun Suzuki, 1957

Cinquième long-métrage pour Seijun Suzuki qui nous embarque dans une virée en bus sur des routes de montagne. Le danger est partout avec comme passagers indésirables deux braqueurs de banque qui rendent l'atmosphère pesante. Mais outre le suspense, bien mené, l'intérêt se porte avant tout sur la galerie de personnages à bord, plus ou moins représentatifs de la société japonaise de l'après-guerre : un représentant de commerce, un riche actionnaire, une jeune mère et son bébé, un policier qui escorte un assssin, des étudiants communistes, une prostituée, etc. Tout ce petit monde cohabite tant bien que mal, entre individualisme forcené et solidarité de circonstance. Cela ne vaut pas La chevauchée fantastique de Ford car réalisé à l'emporte pièce et surjoué presque en permanence mais ce bus en folie, de par son humour et son rythme trépidant, vaut tout de même un (petit) détour.

 



13/05/2023
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