Cinéphile m'était conté ...

La lumière des lucioles (Hotarubi), Heinosuke Gosho, 1958

Une auberge à l'extérieur de Kyoto, à la fin des années 1860. Une époque politiquement troublée au Japon. La gérante de l'établissement fait fructifier l'affaire familiale tout en montrant une grande et constante force d'âme devant des événements contraires, protégeant sa fille adoptive et pardonnant sa légèreté à son mari. Un beau portrait de femme, réalisé avec goût par Heinosuke Gosho, qui bénéficie de l'interprétation sensible de Chikage Awashima, avec à ses côtés une Ayako Wakao encore tendre.

Carnets secrets du détroit de Naruto (Naruto hichô), Teinosuke Kinegasa, 1957

Tous les tenants et aboutissants de l'intrigue de ces Carnets secrets du détroit de Naruto ne sont pas très clairs, après une présentation sommaire et trompeuse des différents protagonistes. Entre celle qui crie vengeance, celui qui veut protéger le Shogun et le faux moine dont on a du mal à percer les intentions, le brouillard stagne, alors qu'une lettre écrite par un vieillard, avec son propre sang, semble être la clé de l'histoire. La maîtrise de la couleur par le très expérimenté Teinosuke Kinegasa, récompensé 3 ans plus tôt à Cannes, est la meilleure raison de voir un film où Shogun fait ce qui lui plait.

A Gang of Five (Seizoroi kenka wakashû), Kiyoshi Saeki, 1955

Cinq voleurs tentent de retrouver l'épée Sanshinmaru dans la ville d'Edo. Mais le temps presse et leur but est plus qu'un simple cambriolage. L'histoire, légendaire, a été le prétexte de plusieurs films japonais. La version de Kiyoshi Saeki est disponible sous une forme écourtée de moins de 90 minutes qui se révèle assez peu palpitante, à cause d'une mise en scène anodine et d'une interprétation aléatoire. Quelques combats assez spectaculaires, cependant, dans cette histoire d'un clan déchu qui doit s'emparer d'une célèbre épée disparue pour reconquérir son rang auprès du shogun.