Fagot de vieux films (Août/2)
L'âge du mariage (Konki), Kôzaburô Yoshimura, 1961
Rien que pour ses actrices : Ayako Wakao, Machiko Kyô et Hitomi Nozoe, L'âge du mariage mérite d'être vu. La première, toujours aussi belle, même affublée de lunettes, joue à contre-emploi une (presque) vieille fille, puisqu'elle approche des 30 ans ! Les trois soeurs vivent ensemble, aux crochets du mari de l'une d'entre elles, lequel suscite peu d'empathie de par ses tromperies en série. Mais c'est bien d'une comédie qu'il s'agit, riche en dialogues, délicieusement féministe, où l'on apprécie entre autres la présence dune bonne âgée, qui veille sur tout ce petit monde, toujours à deux doigts de l'insolence. Même si l'on retient surtout de Kôzaburô Yoshimura ses drames, il montre le même talent de mise en scène, sur un registre plus léger, véritable et malicieuse chronique domestique japonaise du début des années 60.
Deep River Melody (Furyu fugakawata), Sô Yamamaura, 1960
Acteur à près de 200 rôles, Sô Yamamura a aussi réalisé 6 films. Deep River Melody est un charmant mélodrame bien rythmé, où un amour contrarié tient la première place, au milieu de vicissitudes financières, de problèmes de statut social et de pressions familiales. Le thème aurait pu convenir à Mikio Naruse qui en aurait sans doute fait quelque chose de plus poignant mais la mise en scène de Yamamura, vive et inspirée, de même que la qualité de l'interprétation, en font un spectacle très agréable et émouvant.
Modae, Umetsugu Inoue, 1964
Connu aussi sous le titre explicite de The Night of the Honeymoon, Modae examine les conséquences de l'impuissance masculine sur une vie d'un jeune couple. Beaucoup de circonvolutions dans ce drame, néanmoins assez sensuel, qui aurait pu d'ailleurs se jouer sur un registre de comédie. Le récit piétine donc, avec quelques échappées symboliques pas toujours bien vues, et l'arrivée inopinée d'une sorte de gigolo en guise d'amant potentiel pour l'épouse frustrée. Le film bénéficie de la présence épidermique de Ayako Wakao et, en conséquence, toutes les réticences ont tendance à s'envoler.
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