En ligne avec trois continents (3)
Au lit (Hevtriin hun), Byamba Sakhya, Mongolie
Un matin, un jeune écrivain de 26 ans, considérant l'absurdité de la vie, décide de ne plus quitter son lit. Voici un film qui ne ressemble en rien à ce que l'on voit habituellement dans les productions mongoles. Ici, pas d'horizons sans fin, de yourtes dans la steppe ou de chevaux galopant. L'univers décrit est rigoureusement urbain avec des personnages connectés aux technologies modernes. Il souffle sur le film une brise romantique et cruelle à la fois, dans la description successive d'histoires d'amour plus ou moins vouées à l'échec. Le héros alité reçoit la visite de plusieurs proches : sa fiancée, son père, sa mère, sa soaur, et même un réparateur informatique, chacun venant apporter sa pierre à l'édifice narratif en racontant une liaison sentimentale qui a marqué leur passé. Avec sa musique minimaliste et son noir et blanc, le film a tout de l'expérience incongrue, relativement plaisante mais mystérieuse dans ses intentions profondes.
Bilesuvar, Elvin Adigozel, Azerbaïdjan
À Bilesuvar, ville oubliée du sud de l’Azerbaïdjan, des personnages cherchent un sens à leur existence. Le film est une succession de situations, non connectées entre elles, du moins pas explicitement. Leur point commun est Bilesuvar, ou ses environs, une ville moyenne et sans attraits, dont les habitants semblent mener une vie assez banale, dénuée de grandes espérances. Un conscrit, un maître d'école, une chanteuse ... apparaissent tour à tour à l'écran, avec un quotidien terne qu'Elvin Adigozel, le réalisateur, regarde d'un ton légèrement ironique. Il faudrait peu pour que Bilesuvar bascule dans l'absurde ou la comédie et c'est un peu dommage que le cinéaste ne cherche pas dans cette voie. Sans décoller vraiment, le film reste plaisant, plus mélancolique que dramatique.
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