Elle s'appelait Salomé (La réparation)
Avec La réparation, Colombe Schneck dévoile un lourd secret familial dont la teneur n'est pas rappeler Le choix de Sophie. Puisqu'il s'agit des siens, la romancière a décidé de s'impliquer, de raconter son enquête par le menu et notamment comment elle a réussi à passer outre les tabous et l'oubli volontaire des témoins et rescapés de cette période tragique. Le contexte est celui d'un ghetto juif en Lituanie, liquidé en quasi totalité par les allemands. Colette Schneck, pour des raisons personnelles, s'attache en particulier au destin d'une petite fille prénommée Salomé, sacrifiée sur l'autel de la barbarie, comme tant d'autres. On sent bien la volonté d'être pudique, de dire les choses sans trémolos dans l'écriture, avec l'évidence des faits avérés. Cela donne un livre dont le style est celui d'un reportage, proche par le ton d'un documentaire de cinéma ou de télévision. Il ne s'agit pas de remettre en question la sincérité ou le courage de Colombe Schneck. Mais de s'interroger sur la façon dont un écrivain se "met en scène" dans cette reconstitution. Le sujet est difficile, triste euphémisme, et l'auteure ne trouve pas, du moins pas toujours, l'équilibre entre la retenue et l'émotion. D'autant plus que la multitude de personnages, avec leur descendance, contribue à égarer un lecteur qui a le sentiment étrange d'être parfois pris au piège de la compassion forcée.
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