Cinéphile m'était conté ...

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Le panache du désespoir (La nuit étoilée)

Un trio qui s'enivre de plaisirs désuets, étrangers et déphasés vis à vis de l'époque. Ils se sentent et se revendiquent "inactuels". Rien de ce qu'aiment les protagonistes de La nuit étoilée n'est à la mode. Et ils s'en fichent bien. Ils sont passéistes et nostalgiques, sans illusion sur l'air du temps qu'ils jugent superficiel et artificiel. Une attitude qui est celle de l'auteur du roman, Denis Tillinac, membre de la "célèbre" école de Brive, qui semble ne plus intéresser personne, peut-être victime de ses engagements politiques. Ceux-ci n'ont pourtant rien à voir avec la plume de l'écrivain qui a toujours eu l'élégance et le panache du désespoir discret. Sans doute n'est-il pas né au bon siècle, lui qui fustige, et ses personnages avec, la médiocrité des temps présents. La nuit étoilée, placée sous le signe de l'art en général, et de van Gogh, en particulier, est le récit d'un presque triangle amoureux dominé par la figure centrale d'un écrivain esthète et érudit qui fuit la laideur d'aujourd'hui en recherchant les beautés d'hier. Son meilleur ami puis sa compagne, laquelle l'a élu unique homme de sa vie, racontent tour à tour les pérégrinations de ce trio lié par les mêmes engouements. Un roman plus en chuchotements qu'en cris, hymne à l'amitié, à l'amour absolu, au silence et à la connivence. Dans un ton automnal où la quête du bonheur semble une course effrénée, perdue d'avance. Toucher à la sérénité est déjà une première conquête.

 

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03/12/2013
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