Ecran total à La Rochelle (1)
Le festival de cinéma de La Rochelle a commencé avec la Palme d'Or de Cannes. Un Ken Loach dans la lignée sociale du réalisateur britannique, puissant peut-être mais un peu manichéen.
Moi, Daniel Blake (I, Daniel Blake), Ken Loach
Le temps n'a pas de prise sur Ken Loach. Il n'attendrit pas le cinéaste que les dérives libérales de la société britannique révoltent au plus haut point. Son film est un pamphlet ou plus prosaïquement un crachat dans le visage tant il est violent et pessimiste. Il a les qualités et les défauts habituels du cinéma de Ken Loach : une puissance du trait alliée à une écriture souvent sèche, avec un interprétation de premier ordre pour l'épauler ; mais aussi, un manichéisme parfois gênant (les pauvres sont bons et s'entraident, les nantis se réfugient derrière les lois aussi iniques voire grotesques soient-elles). Il y a une certaine candeur ou est-ce de la roublardise, dans la volonté du réalisateur d'enfoncer le clou le plus profondément possible. Filmé sans nuances, Moi, Daniel Blake est certes honnête dans sa démarche et Loach bien entendu sincère. De là à lui accorder une Palme d'Or, c'est la démonstration que les intentions sont récompensées et non les vertus cinématographiques intrinsèques de ce qui ressemble plus à un réquisitoire efficace qu'à une oeuvre subtile et laissant le libre arbitre au spectateur.
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