Du noir au glauque (Les salauds)
Chapeau à celui ou celle qui a réussi à esquisser une accroche synoptique du dernier film de Claire Denis : ce n'était pas simple ! Comme toujours chez la réalisatrice, la narration est chaotique, mélange de scènes habitées et d'énormes langueurs anodines. Les salauds est pourvu d'une intrigue souvent opaque mais elle n'est bien entendu qu'un prétexte à installer un climat de série noire qui tire fréquemment vers le glauque. On a bien compris que le sujet était le désir mais ici il se loge dans des replis très sombres et ne peut être que sale et malsain, jusqu'aux limites du supportable. Heureusement, l'attraction épidermique entre Lindon (comment se fait-il qu'il marmonne des dialogues entiers ?) et Mastroianni donne au film des éclats sensuels qui touchent à la grâce. Sans saisir toutes les subtilités du scénario, si tant est qu'il y en ait, Les salauds fascine comme un objet bizarre, qu'on ne peut s'empêcher de regarder malgré son aspect déplaisant. Avec une dernière scène, de trop, qui nous installe dans la position inconfortable du voyeur.
L'avis de Sentinelle
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