Double vie (Blue Jean)
L'époque que décrit Blue Jean, le premier long-métrage de la Britannique Georgia Oakley, est précise. Il s'agit de 1988, au moment où le gouvernement de Margaret Thatcher adopte une loi stigmatisant la communauté gay. Si l'homosexualité de Jean, professeure d'éducation physique au nord de l'Angleterre, est dévoilée, elle ne pourra plus enseigner. Portrait d'une femme obligée à une double vie, le jour au lycée, la nuit dans un club lesbien, le film fait sentir subtilement le poids d'une société naturellement homophobe et la manière dont Jean tente de vivre sans ressentir de honte devant une orientation qu'elle ne peut assumer qu'à moitié. Le travail sur l'image, les décors, les costumes et la musique de cette période donne au film une authenticité probante, tandis que les personnages secondaires, de par leur diversité d'attitudes, élargissent le spectre narratif, en évitant les pièges du simple militantisme. Le caractère de Jean reste psychologiquement complexe et son cheminement passionnant à suivre, même si le récit se révèle parfois trop neutre, surtout dans sa première partie. Le film ne laisse pas un moment de répit à son anti-héroïne, multipliant les gros plans d'un visage d'apparence lisse mais sans cesse traversé par des questionnements intimes douloureux. Autant dire l'importance de la qualité de l'interprétation de Rosy McEwen, déjà remarquée dans Vesper Chronicles. Sa performance est tout bonnement irréprochable.
La réalisatrice :
Georgia Oakley est née le 31 juillet 1988 à Oxfordshire (Royaume-Uni). Elle a réalisé 5 courts-métrages.
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