Cinéphile m'était conté ...

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Les caprices d'un fleuve (El Agua)

 

Comme pour beaucoup de premiers films, El Agua de Elena López Riera se caractérise par de nombreuses thématiques, une richesse qui le dessert autant qu'il attise notre curiosité. Le long-métrage se situe dans une petite ville du sud de l'Espagne, là où a grandi la réalisatrice, non loin d'Alicante, où coule un fleuve inoffensif, sauf qu'il provoque parfois de terribles inondations. El Agua est à la fois consacré à un amour d'adolescente, à un portrait de groupe de la jeunesse locale, le temps d'un été, et également à trois générations de femmes que certains disent maudites. L'aspect documentaire du film, renforcé par des témoignages face caméra, est contre-balancé par ses aspects romanesques et même surnaturels. Ce n'est pas que l'alliage fonctionne mal mais il surcharge quelque peu son scénario, lequel procède par superposition de récits, dans une manière impressionniste. D'où une certaine frustration car les scènes les plus exaltantes sont celles qui concernent sa jeune héroïne (Luna Pamiés, une révélation majuscule) que ce soit dans ses discussions avec ses copines, dans ses relations fusionnelles avec sa mère et sa grand-mère ou avec son amoureux. Elle symbolise à elle seule toutes les femmes de sa région, puissantes et indépendantes, mais aussi, d'après une légende persistante, soumises aux caprices d'un fleuve qui peut décider de sacrifier l'une d'entre elles, lors de ses crues dévastatrices.

 

 

La réalisatrice :

 

Elena Lopez Riera est née en 1982 à Onhuela (Espagne). Elle a réalisé 3 courts-métrages.

 



05/03/2023
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