Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Défaite de Chandler (Marlowe)

 

La nostalgie est de moins en moins ce qu'elle a été mais, dans le cas du Marlowe, de Neil Jordan, autrefois cinéaste excitant (ah, La compagnie des loups), elle a un arrière-goût saumâtre, dans cet hommage/parodie ni fait ni à faire. Passons sur l'intrigue, guère passionnante, mais cela n'a qu'un intérêt relatif dans un film noir qui se respecte, voir Le grand sommeil, évidemment. C'est du côté de la mise en scène, paresseuse, que le bât blesse le plus, avec l'échec patent de la tentative de recréation d'une atmosphère estampillée fin des années 30 à L.A. Tout aussi navrants sont les dialogues dont l'humour tombe systématiquement à côté, au point d'en devenir grotesques, y compris l'espèce d'agressivité sexuelle de la femme fatale, censée sans doute amener une note moderne et provocatrice. Liam Neeson fait un Marlowe fatigué (les quelques bagarres sont vite expédiées et sans grand intérêt) et inébranlable plutôt passable, sans égaler naturellement Bogart ou Mitchum. Il y a lieu d'être nettement moins indulgent avec une Diane Kruger vraiment pas à sa place, en héroïne manipulatrice, et qui semble s'ennuyer fortement. Même constat peu amène pour une Jessica Lange transparente mais, à la décharge des deux actrices, faut-il insister là dessus, elles ne sont guère servies par des dialogues ineptes. Marlowe sonne comme la défaite de Chandler, ce qui ne signifie pas que l'auteur soit devenu désuet. Il fallait juste un réalisateur un peu plus concerné que Neil Jordan et un scénario un peu plus joueur et enjôleur.

 

 

Le réalisateur :

 

Neil Jordan est né le 25 février 1950 à Sligo (Irlande). Il a réalisé 19 films dont La compagnie des loups, Entretien avec un vampire et La fin d'une liaison.

 

 



21/02/2023
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