Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Deuil et apathie (Rêve et silence)

Dans le domaine de la radicalité, Jaime Rosales avait déjà très fort avec l'épouvantable Un tir dans la tête. Ouf de soulagement, Rêve et silence ne le surpasse pas en la matière et il peut même séduire (le mot est un peu fort) si l'on se sent d'humeur apathique et prêt à se laisser aller malgré le noir et blanc, le jeu d'acteurs amateurs, l'absence de musique, la mise en scène statique à peine égayée de quelques langoureux travellings, bref par le caractère doucement contemplatif, euphémisme revendiqué, et austère de cette oeuvre résolument anti-spectaculaire qui se fraie son chemin hors des sentiers battus de la narration classique. Il y a pourtant un drame atroce au coeur du film et un couple qui vacille sous le poids du deuil mais Rosales choisit l'esquive, à la périphérie de la tragédie. Scènes du quotidien, longs silences ébréchés par des conversations anodines, le réalisateur ne cherche pas l'émotion du moins pas directement. Elle passe par quelques interstices mais il faut une bonne dose de courage pour la dénicher. On appelle cela du cinéma exigeant quand on est poli et ennuyeux quand on est sincère.

 




25/10/2012
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