Austérité et dépouillement (Camille Claudel 1915)
Camille Claudel 1915 est l'oeuvre d'un peintre. Qui films les paysages de la région d'Avignon dans des plans larges somptueux et le paysage intérieur d'une recluse malgré elle, incarnée par une Juliette Binoche inouïe dans son jeu, son visage nu reflétant toutes les nuances, de la détresse à l'espoir. Un stradivarius entre les mains d'un Bruno Dumont fidèle au cinéma qu'il impose depuis quelques années, comme un continuateur de l'esprit bressonien, dans l'austérité et le dépouillement. Pas de lyrisme dans cette oeuvre au noir, à l'opposé de la Camille Claudel romantique de Bruno Nuytten, interprétée par Isabelle Adjani. La rigueur de Dumont, son penchant de plus en plus affirmé pour la spiritualité, peuvent freiner l'émotion et rendre l'exercice languissant pour certains. Sa Camille Claudel, au style "rustique" et (faussement) fruste dérange et pose question. Et si c'était une oeuvre d'art davantage qu'un film de cinéma ? A admirer plutôt qu'à aimer ?
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