Cinéphile m'était conté ...

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Dans les tréfonds de l'âme humaine (Captives)

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Perdu de vu depuis une décennie (son dernier film, très moyen, The Devil's Knot, n'est même pas sorti en France), Atom Egoyan revient avec Captives, un thriller glauque et glacé qui ne fera pas l'unanimité. A commencer par sa forme, complexe, qui enchaîne sans souci de linéarité, scènes du présent et du passé. Il y a là un aspect artificiel, sans doute, et surtout manipulateur qui oblige le spectateur à rester attentif et à noter chaque détail. Le fond est sinistre- enlèvement d'enfants, réseau de pédophiles- mais avec un traitement qui exclue toute image scabreuse, ne laissant traîner que quelques indices. Choquante et troublante façon d'installer de manière pernicieuse un certain malaise et aussi un réel mystère. On reconnait le style d'Egoyan pour créer un climat à la fois lumineux (dans ses extérieurs) et d'une grande noirceur (à l'intérieur des êtres). L'élégance de la mise en scène, la maîtrise du récit dans sa narration éclatée et la qualité de l'interprétation contribuent à faire de Captives une oeuvre ... captivante et perverse comme un Hitchcock de la grande époque, la mise en abyme à travers les écrans qui envahissent notre vie, en plus. On peut regretter le dénouement, trop expéditif, mais l'impression générale n'est pas écornée pour autant. Celle d'avoir vu un film qui fouille sans ménagement les tréfonds des âmes et y trouve une humanité soit blessée, soit dégénérée.

 

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11/01/2015
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