Contamination artificielle (Contagion)
Les 15 premières minutes de Contagion laissent présager le meilleur. Avec cette excellente idée de commencer par le jour 2 de l'épidémie et une narration éclatée qui rappelle le mémorable Traffic de Soderbergh. Seulement, ce dernier était porté par une mise en scène nerveuse et ne multipliait pas les points de vue à l'infini. Contagion souffre d'un trop plein d'informations, d'une volonté de tout montrer : comment la pandémie s'installe, les efforts des scientifiques pour trouver un vaccin, la paranoïa ambiante et le rôle pernicieux d'internet. Cela fait un peu beaucoup pour un film d'une heure 45 et l'impression est celle d'un survol du sujet avec une réalisation glaciale qui est dans la continuité d'un Bubble ou d'un Schizopolis. Pas très probant pour un film de genre qui va trop vite et reste en surface. Aucune chance de s'intéresser à un personnage plutôt qu'à un autre, le film s'éparpillant en une myriade de micro-récits plus ou moins pertinents. A ce jeu là, seul Jude Law et Gwyneth Paltrow, voire Matt Damon, ont l'opportunité de donner un peu de chair à leur rôle. Ce qui n'est pas le cas de la pauvre Marion Cotillard dont la présence est fantomatique et inutile. On peut y voir aussi un objet vaguement raciste avec cette lourde insistance à montrer que le virus est né en Asie et commence par infecter une malheureuse américaine. Un film efficace ? Pas tant que cela. Plutôt ennuyeux et finalement moyennement effrayant. La contamination reste artificielle.
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