Cinéphile m'était conté ...

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Un clip de deux heures (Café de Flore)

Nul ne reprochera à Jean-Marc Vallée son goût du romanesque et personne ne lui niera son extrême talent de cinéaste, au moins égal à celui de son compatriote Xavier Dolan. Ce préambule est nécessaire avant de s'attaquer à ce qui ne fonctionne pas dans Café de Flore, c'est à dire à peu près tout. Raconter deux histoires en parallèle n'est pas une nouveauté, encore faut-il leur trouver un lien. Celui que le scénario nous dévoile en toute fin de film ferait tomber les bras à un manchot : désarmant voire fumeux quand le paranormal s'en mêle (s'emmêle). Tout ça pour ça ! La partie parisienne (année 69), portée par une Vanessa Paradis convaincante en petit soldat de l'amour maternel, est réussie. L'histoire montréalaise, 40 ans plus tard, est-elle bien plus banale, assez maladroitement conçue, d'ailleurs, avec des flashbacks à tire-larigot et des changements de perspective qui désorientent (le personnage important n'est pas celui que l'on croyait). Du point de vue formel, c'est une catastrophe, un clip de près de deux heures avec des ralentis, des images au fond de la piscine (c'est joli), des télescopages temporels et puis, oui, la musique, omniprésente, un personnage à part entière qui phagocyte totalement le récit. L'ombre de Jaco Van Dormael (Le huitième jour, Mr Nobody) plane sur le film, avec ce même "art" du montage épileptique ou, autrement dit, quand l'agitation et la volonté d'en mettre plein la vue, ne laissent aucune place à un semblant de réflexion. Café de Flore est une expérience qui se veut sensorielle davantage qu'intellectuelle. On n'a rien contre, au contraire, mais pas lorsque le résultat ressemble à une bouillie presque toujours indigeste.

 




29/01/2012
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