Biarritz latine (1)
C'est parti pour le Festival de Biarritz ! J'ai vu trois films de la compétition et ... je ne suis pas très enthousiaste. Les longs-métrages uruguayen et guatémaltèque ne m'ont pas vraiment plu et j'ai davantage apprécié le vénézuélien. Ce sera mieux demain, j'espère.
Chico ventana tambien quisiera tener un submarino, Alex Piperno, Uruguay
Imaginez une porte qui en s'ouvrant vous déplace dans un lieu lointain. Par exemple, d'un bateau de croisière au large de la Patagonie vers un appartement de Montevideo. Ou même, vers la jungle des Philippines. Le film d'Alex Piperno, qu'il a mis 10 ans à concrétiser, offre de belles perspectives sur l'imaginaire. Hélas, malgré son titre alléchant, Chico ventana tambien quisiera tener un submarino ne tient aucune de ses promesses, si ce n'est, très brièvement, sur la fin. Pourtant bien réalisé, le film se contente d'un naturalisme strict, limitant les interactions entre les différents mondes qui se connectent au strict minimum et même à une certaine banalité. Le sujet méritait mieux que ce traitement sans humour ni verve d'aucune sorte.
Los fantasmas, Sebastian Lojo, Guatemala
Le cinéma guatémaltèque sera t-il le nouvel eldorado du monde latino-américain, malgré son évident manque de moyens ? Il y a bien eu Ixcanul, La llorona et Nuestras Madres, notamment, mais Los fantasmas, le premier long de Sebastian Lojo, montre que tout ce qui vient de ce pays d'Amérique centrale n'est pas d'or. Une fois que l'on a dit que Guatemala City est le personnage principal de Los fantasmas, il n'y a presque rien d'autre à ajouter. S'y croisent un réceptionniste/catcheur, un guide touristique/escroc et quelques autres protagonistes à double facette mais ils ont du mal à communiquer entre eux, peu aidés il est vrai par la rareté des dialogues et leur piètre qualité. On a bien compris que la capitale du Guatemala est violente et fascinante, surtout la nuit, mais la mettre en valeur dans une histoire vraiment structurée n'aurait pas nui.
La fortaleza, Jorge Thielen Armand, Venezuela
En espagnol, fortaleza signifie à la fois forteresse et force intérieure. Le personnage principal du deuxième film du cinéaste vénézuélien Jorge Thielen Armand correspond bien à cette double définition : impénétrable et dur comme l'acier. Le réalisateur qualifie son film de"très personnel" avec son propre père en premier rôle qu'il ne ménage guère, il faut bien le dire, dans des péripéties en Amazonie, en particulier dans le rude monde des orpailleurs, où son physique est soumis aux pires épreuves. On a certes beaucoup de mal à comprendre la psychologie de cet homme mais on le suit avec une certaine fascination comme s'il devait affronter l'enfer avant de trouver la sérénité. Il est certain qu'un film se déroulant en Amazonie n'est jamais anodin et les autres scènes, tournées à Caracas, donnent aussi une idée palpable de ce que vit le Vénézuela depuis plusieurs années.
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