Cinéphile m'était conté ...

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Aux artifices le pompier (Anna Karénine)

Thérèse Desqueyroux, Les Hauts de Hurlevent, Anna Karénine, ... : le cinéma se repait des classiques et en livre des adaptations plus ou moins fidèles. Pour sa version du roman de Tolstoï, Joe Wright choisit de nous faire assister/participer à une représentation théâtrale. Le rideau s'ouvre, les personnages sont dans la salle ou dans les cintres, le carton-pâte s'impose. Pari osé, bien tenté, mais que le réalisateur ne peut respecter à la lettre. Non, il veut aussi des paysages somptueux, des costumes rutilants, des décors sublimes. De fait, la magnificence des artifices et les effets virtuoses de la mise en scène étouffent l'intrigue, avec un aspect pompier qui ne s'estompe que dans les scènes intimistes où le réalisateur semble soudain bien gauche. Qui plus est, l'histoire d'Anna, traitée de façon elliptique -d'accord, tout le monde connait la trame-, est phagocytée par un autre récit, celui des amours contrariées d'un pauvre fermier. Tiens, nous voici soudain dans un avatar du Bonheur est dans le pré. C'est vrai que le film est très beau et virevoltant dans plusieurs scènes marquantes (le bal, les courses, le labyrinthe). Mais il semble comme un jouet entre les mains d'un metteur en scène qui confond grandiose et grandiloquent. Tolstoï est russe ou Tolstoy r us ? Ce qui sauve en partie le film, outre le jeu sobre de Jude Law qui contraste avec le côté falot du comédien qui interprète Vronski (oublions son nom), c'est avant tout l'abattage de Keira Knightley, convaincante de bout en bout. On n'en a vraiment pas marre de cette Anna là !

 




06/12/2012
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