Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Le cauchemar biafrais (La route qui mène au pays)

Son premier roman était une pure merveille et son deuxième presque aussi remarquable. Après Les Pêcheurs et La prière des oiseaux, l'écrivain nigérian Chigozie Obioma revient avec La route qui mène au pays, un récit qui nous plonge dans une guerre atroce, celle du Biafra, de juillet 1967 à Janvier 1970. Le héros du livre est un jeune soldat engagé dans les forces sécessionnistes malgré lui et qui va découvrir l'horreur mais aussi l'amitié et l'amour, dans un long parcours où il tentera à plusieurs reprises de s'enfuir et frôlera plus d'une fois la mort. Le livre est dur, décrivant les ravages des massacres et de la famine, sans en rajouter, mais avec suffisamment de précision pour comprendre l'étendue du désastre, sachant que le nombre de victimes civiles dépasse largement les pertes militaires. Le personnage principal est attachant mais la répétition des combats se révèle assez fastidieuse et le sentiment d'étouffement presque continuel. Le travail de la traductrice, Mona de Pracontal, peut-être qualifié de monumental, eu égard aux différentes langues pratiquées par les protagonistes, mais la lecture des dialogues, en particulier, reste difficile, malgré le copieux glossaire qui figure en fin d'ouvrage. C'est un livre important mais dont on peut regretter que la densité et l'intensité s'exercent au détriment d'une intrigue qui ne s'avère jamais fluide mais au contraire pesante comme un cauchemar dont on désespère de ne jamais pouvoir sortir.

 

 

L'auteur :

 

Chigozie Obioma est né en 1986 à Akure (Nigeria). Il a publié Les Pêcheurs et La prière des oiseaux.

 



12/04/2025
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