Aux portes du désert (La fin du Sahara)
A priori, La fin du Sahara est un polar. Puisque crime il y a, la victime jouissant d'une certaine notoriété, eu égard à sa profession de chanteuse dans un hôtel du sud de l'Algérie, aux portes du désert, et nommé ... le Sahara. Saïd Khatibi situe l'action en 1988 et en profite pour brosser un portrait provincial de l'Algérie, acerbe et piquant, où l'on trouve trafics en tous genres, pénuries et pauvreté, corruption, sans oublier le poids de la religion et de la tradition. Un portrait social sous forme de mosaïque avec beaucoup de personnages, trop peut-être, qui prennent à tour de rôle la parole et tous concernés, peu ou prou, par le meurtre qui vient d'avoir lieu. L'auteur cherche moins le pittoresque qu'un certain cachet d'authenticité pour décrire l'époque, pendant laquelle des manifestations importantes ont lieu dans le pays, les mœurs et les comportements de ses protagonistes, qu'ils soient gérant d'un magasin vidéo, hôtelier, flic, avocate ou mère de famille. L'enquête n'avance qu'à petits pas mais ce n'est pas l'essentiel, l'écriture est déliée et efficace, et l'ambiance est bien celle d'un roman noir, où Los Angeles, par exemple, aurait été remplacée par une bourgade dans laquelle ses habitants ont peu de perspectives d'avenir.
L'auteur :
Saïd Khatibi est né le 29 décembre 1984 à Bou Saada (Algérie). Il a publié 6 livres.
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