Cinéphile m'était conté ...

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Amérique en déliquescence (Les brasiers de la colère)

Avec Les brasiers de la colère, Scott Cooper vise haut. Parler de l'Amérique profonde, de la déliquescence d'une industrie en faillite, pour cause de mondialisation, de la condition d'une classe ouvrière condamnée à la précarité. Mais le constat social, trop peu approfondi, s'efface devant les schémas traditionnels du thriller hollywoodien, avec ses raccourcis réducteurs et sa morale douteuse (autodéfense ou vengeance légitime ?). Le scénario est porteur, malgré ses facilités et ses lourdeurs dramatiques, mais Scott Cooper ne parvient pas à en tirer suffisamment de moelle, ni l'intensité requise. La faute à une mise scène sage et à une propension à ne pas présenter autre chose que des personnages archétypaux. Certains sont d'ailleurs inutiles au sein du récit, ceux de Sam Shepard et de Willem Dafoe, notamment. Woody Harrelson surjoue dans un rôle de méchant préfabriqué. Plus gâtés par le scénario, Christian Bale et Casey Affleck sont remarquables dans leurs rôles de frères aux antipodes mais animés de la même rage. On pense parfois à ce qu'un Cimino aurait pu tirer d'une tel matériau. Les brasiers de la colère n'est pas un ratage, loin de là, il n'est simplement pas à la hauteur de ses ambitions.

 

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19/01/2014
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