Cinéphile m'était conté ...

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Allégorie noire (Borgman)

Il est peut-être temps d'arrêter de considérer Alex van Warmerdam comme le "Tati néerlandais". Son huitième film est de loin le plus sombre de sa carrière, même s'il subsiste dans Borgman des éléments burlesques (les cadavres dans le lac). "Qui est Borgman ? Un rêve, un démon, une allégorie où l'incarnation bien réelle de nos peurs ?" Euh, un peu tout cela à la fois dans cette fable (farce) noire à mi-chemin entre le Haneke de Funny Games, le Théorème de Pasolini et Bunuel. Warmerdam voulait faire un film très ouvert à l'interprétation, qui pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. De ce point de vue, Borgman ne rate pas sa cible. L'absurde métaphysique est peu présent dans le cinéma contemporain qui emprunte des voies bien plus balisées, hyper formatées. Dans tous ses films, le réalisateur montre que ses origines théâtrales sont bien présentes. Borgman a cet aspect là, également, l'impression générale est celle d'un huis-clos alors que les scènes extérieures sont nombreuses et libératrices, d'une certaine façon. C'est un film sur le mal, sur l'extinction du capitalisme (?), sur le retour à la virginité de l'homme des cavernes, ou des forêts si l'on préfère. Ou bien pas du tout. A chacun de créer sa propre interprétation. A condition de vouloir jouer avec le cinéaste.

 

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29/11/2013
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